« Nos voix comptent !, Stop à l’indifférence » : des centaines de personnes handicapées se sont rassemblées à Paris et dans une quarantaine de villes en France pour demander aux candidats à la présidentielle de faire du handicap une vraie priorité du prochain quinquennat.
« Nous demandons que le handicap soit au cœur de la campagne« , a expliqué la présidente de l’association APF France Handicap, Pascale Ribes. « C’est une question de cohésion sociale qui concerne tout le monde, et pour le moment les candidats n’en parlent pas« , a-t-elle évoqué lors d’un rassemblement qui a réuni 150 personnes place de la Bastille à Paris.
« Nous sommes complètement invisibilisés, oubliés, on ne nous considère pas comme des citoyens à part entière« , a fait valoir Pascale Ribes. «Mais avec 12 millions de personnes handicapées et 11 millions de proches aidants, nous représentons 23 millions de voix, il va falloir compter avec nous !», a-t-elle estimé.
Les manifestants, dont beaucoup en fauteuil roulant, tenaient des pancartes proclamant « On a attendu trop longtemps ! Où sont vos promesses ?« , ou « Stop à la discrimination !« . L’association demande notamment une action résolue pour améliorer l’accessibilité des lieux publics ou des logements pour les personnes handicapées, et une amélioration des dispositifs d’aide pour la compensation du handicap.
Les organisateurs avaient appelé à une quarantaine d’autres rassemblements ou actions revendicatives partout en France, pour affirmer que les candidats ne peuvent ignorer les préoccupations d’un tiers de la population.
Pour convaincre que les atteintes continuelles aux droits des personnes en situation de handicap et de leurs proches doivent cesser, l’association a lancé une campagne intitulée « #23MillionsDeVoix », basée notamment sur des témoignages en vidéo résumant les difficultés rencontrées par les personnes concernées.
Selon une étude IFOP réalisée pour APF et publiée le 9 mars 2022, 66% des personnes en situation de handicap disent avoir rencontré des difficultés pour accéder à des soins au cours des dernières années (contre 40% dans le grand public), 56% pour accéder à un logement (contre 28%), et 62% estiment que l’accès aux sorties ou voyages est plus compliqué qu’il y a une dizaine d’années.
Par ailleurs, 71% des personnes handicapées estiment que leur niveau de vie s’est dégradé, et seules 12% font confiance à la classe politique pour mieux prendre en compte leurs difficultés.